My dear Mister Darwin,

Après la reception de votre lettre du 21 Décembre, je ne veux plus différer à vous remercier de l’envoi de votre livre “on the Expression of the emotions”.—² et surtout de l’unique honneur que vous m’avez fait en mentionnant d’une manière trop flatteur pour moi les humbles services que j’aie pu vous rendre.³ De mon côté, permettez moi de le répéter, je ne ⁠⟨⁠sa⁠⟩⁠urais que vous être reconnaissant de la suggestion des questions intéressantes que vous avez bien voulu soumettre à mon examen. J’avoue franchement que je n’en avais pas compris toute la portée avant que d’être entré dans l’esprit de votre livre. Quel beau complement forme-t-il de cette longue série d’études, que le monde a suivi avec un interet toujours croissant!

Quant aux questions que vous me faites l’honneur de m’adresser dans votre lettre, je ferai attention aux faits qui s’y rapportent: Il s’agira surtout d’observer les jeunes enfants nés aveugles, comme ils s’en présentent de temps à autre à notre consultation.⁴ Peut-être Monsieur Bowman en aura plus souvent encore l’occasion que moi.⁵ Pour l’observation de personnes plus âgées, l’opportunité se présentera dans les Instituts pour les aveugles. À Amsterdam il y a un pareil Institut,⁶ et je ne manquerai pas de le visiter aussitôt que j’en aurai le temps. Quant aux jeunes enfants, qui ne sont pas admis à l’Institut, il faudra attendre les cas. Je ne saurais donc vous promettre une prompte reponse.

J’espère que vous et tous les vôtres se trouvent bien. | Votre bien affectionné | Donders