Monsieur!

Ayant eu le plaisir de lire plusieurs de vos ouvrages et venant d’achever (dans la traduction russe, je n’ai pu l’avoir en anglais) celui de “l’expression des sensations” qui m’a plus que charmée,³ je me décide à vous importuner par une prière qui peut être vous paraîtra un peu excentrique, mais vous dépeignez si bien et si compréhensiblement pour nous autres amateurs, non Savants, les “mouvements involontaires” que vous me comprendrez et serez indulgent, au point de m’envoyer votre carte photographique, que je désire posseder ardemment.

Aimant les animaux à la passion, surtout les bull-dogs dont j’ai beaucoup étudié le caractère, habitudes et attache pour leur maître (attachement qui ne les quitte pas même dans un état de rage, que j’ai eu malheureusement l’occasion d’observer de bien près, car j’ai perdu de cette affreuse maladie, à différentes époques, trois de mes chiens favoris) je suis, pardo[nmacr]ez le moi, étonnée de ne pas avoir trouvé, parmi vos remarques quelque chose, concernant, cette race interessante, qui certes mériterait toute votre attention, vu la mobilité et la variété de leurs expressions. Chez nous en Russie, on en a fait des chiens de salons et on ne s’est pas trompé, grâce à leur intelligence, humeur, espièglerie et fidélité. Il n’y a pas d’animal, plus amusant.— Le bulldog, cet clown, par vocation le singe, seul peut rivaliser le comisme.

Demandant encore une fois, votre aimable indulgence, et ne perdant pas l’espoir de recevoir un petit mot de réponse je vous prie, Monsieur, de croire aux sentiments distingués, d’une des plus assidues, de vos sectrices.

Pauline Perfilieff | née C^ess Tolstoy.⁴

Russie. Moscou.

A Son Excellence, M^r. Basile de Perfilieff.⁵

Vice gouverneur de Moscou

P^r remettre à Madame.