Mon cher Monsieur

J’ai reçu votre lettre confidentielle du 6 Oct.²

La mort du regrettable Ed. Barbier laisse reéllement sa dame dans une position précaire.³ Elle s’est adressée également à moi pour venir à son secours. Quoique M. Barbier ait toujours été fortement en avance chez moi financièrement et qu’il me devait une assez forte somme, je lui ai payé pourtant une pension régulière pendant les derniers mois de sa maladie. Malgré cela je serai tout disposé a faire encore quelque chose pour sa famille si cela était necéssaire.

M. Barbier n’a pas d’autre enfant qu’une fille née pendant son exil en Angleterre, qui est mariée depuis 2 ans et qui me semble hors de tout besoin.⁴ Dans cette position j’ai conseillé à Madame Barbier de s’adresser à Ms About, Sarcey etc au Journal le XIX^e Siècle, dont il a été le gérant, et que pourront seuls prendre l’initiative d’un appel général avec amis du défunt avec quelque succès.⁵

J’attends l’effet de mon conseil, qui date seulement d’hier, et je suis décidé de joindre alors aussi mon obole à celles du collègue du défunt.

Quant à Mme Barbier je ne l’ai vu qu’une seule fois pendant la dernière maladie de son mari; je ne puis donc prétendre connaître ni son caractère d’épouse, ni de mère, ou de veuve, car le défunt etait surtout lié avec mon neveu qui était en plus de conformité d’age avec lui que moi-même.⁶

Veuillez donc excuser le peu de renseignements que je puis vous donner à ce sujet et me permettre de finir par le proverbe français:

qu’ “Un bienfait n’est jamais perdu”.

Agréez, cher Monsieur, l’assurance de mes sentiments les plus dévoués | C Reinwald

P.S. J’ai la satisfaction de pouvoir vous annoncer que la nouvelle traduction de la Descendance a été achevée par Barbier avant sa dernière maladie, et qu’il ne me reste maintenant qu’à soigner l’impression de la fin et la confection des tables. Nous pourrons certainement paraître avant le fin de l’année.⁷ | CR