Mon cher Monsieur,

J’ai été absent d’Athènes & ensuite malade à plusieurs reprises jusqu’à ces derniers jours: cela explique le grand retard avec lequel je reponds à votre honorée et aimable lettre du 9 Aout. J’ai reçu votre dernier ouvrage “The different forms of flowers”, et je vous remercie infiniment de ce cadeau, qui a une très-grande valeur pour moi comme venant directement de vous.³

Peut-être vous interessa-t-il de voir la première traduction en Grec moderne d’un de vos ouvrages & c’est pour cela que je vous envoie aujourd’hui la Feuille du Journal de Famille “ΕΣΤΙΑ”, dans laquelle se trouve la traduction de votre gracieux article “Biographische Skizze eines Kleinen Kindes”, que j’ai lû avec tant d’interêt dans le Journal “Kosmos”, I. Heft 5.—⁴ C’est, comme je viens de la dire, la première fois qu’un de vos écrits vient d’être traduit littéralement en Grec. Le traducteur est un jeune médecin Crétois le D^r. S. Meliarakès,⁵ un de vos admirateurs & disciples les plus-zêlés, qui sont encore assez rares en Grèce. Il n’est pas sans quelque danger & il faut encore assez de courage moral pour avouer et se rallier à vos principes en ce pays, où l’on est encore sous l’empire du dogmatisme. Il faut préparer les esprits lentement et avec précaution; cependant la Verité triomphera encore ici, et il faut espérer que ce jour ne sera pas trop eloigné.

Je vous présente, mon cher Monsieur, mes salutations très-respectueuses & sincères, avec lesquelles j’ai l’honnour de me déclarer | votre très-devoué serviteur | Th. de Heldreich