Monsieur

Depuis une couple d’années, j’ai eu occasion d’étudier l’hétérostylie chez le Primula elatior, en collaboration avec mon ami M^r. G. Gevaert. Dans un petit travail que nous avons rédigé sur ce sujet pour la Société royale de Botanique de Belgique, nous avons eu à résumer les principales conclusions de votre admirable livre “The effects of Cross & Self-fertilisation.”² Parmi ces conclusions, il n’en est qu’une à laquelle nous ayons cru pouvoir nous permettre quelques objections: c’est à propos des effets du croisement entre fleurs différentes du même pied, comparé à la fécondation d’une fleur par son propre pollen.³ Mais comme il est fort possible que nous ayons mal compris votre manière de voir ou que nous nous trompions, je viens vous demander respectueusement la permission de vous expédier la partie de notre manuscrit que se rapporte à cette question.

Nous vous serions infiniment reconnaissants de nous dire si vous avez le temps de jeter un coup d’oeil sur nos arguments et sur les faits que nous citons à l’appui de notre opinion.— La jeunesse de mon collaborateur et la mienne vous feront, nous l’espérons, excuser la hardiesse de cette démarche.

Si vous vouliez avoir l’extrême bonté de me faire parvenir un mot de réponse, il suffirait de l’écrire en anglais, comme je comprends cette langue. Mon adresse est 6^A rue royale, Bruxelles (Belgique).

Veuillez agréer, Monsieur, avec mes remerciements anticipés, l’expression de toute mon admiration & de mon profond respect. | Léo Errera | étudiant, membre de la Société royale de Botanique de Belgique.